Documents : Histoire de Langres et ses environs

Extrait d'un recueil de notes nommé Histoire de Langres et des environs,comprenant un essai de l'histoire générale de Neuilly (tome 13), ecrit le 04 juin 1862

11 juin 2008

CHAPITRE VII - Productions du règne Minèral

PRODUCTIONS DU RÈGNE MINÉRAL



Le Sol du canton de Neuilly est très pauvre en minéraux. Rien n'y a jamais fait soupçonner la présence des pierres précieuses ni de l'or. Je ne dirai pas la même chose de l'argent ; il est très probable que la maladière de Lannes, qui s'appelait l' argentière dès le siècle, tirait son nom de quelques traces de mine d'argent qui aurait pu y exister jadis ; et ce qui semblerait confirmer cette conjecture, c'est que l'abbé Mathieu rapporte qu'en 15 on découvrit des minerais d'argent dans les environs de Langres, mai qu'ils furent bientôt abandonnés à cause de leur peu de produit.


Le Département de la Haute Marne est le plus abondant de la France pour le fer, et pourtant on n'en exploite point dans le canton de Neuilly, quoiqu'il en existe des dépôts assez riches dans plusieurs cantons voisins, notamment dans ceux de.................................. Ce n'est pas à dire que ce minerai nous soit tout à fait inconnu ; j'en ai vu moi-même de petits fragments qui avaient été recueillis sur le territoire même de Neuilly, au delà de la route de Sarreguemine.


Ce même territoire recèle de la houille, puisque dés 1801 on en découvrit plusieurs échantillons, qui furent alors transmis au Conseil des Moines. Le Journal des Moines disait que cette trouvaille donnait lieu à des recherches actives, et qu'une grande houillère dans le dépt. serait une source de richesse. Il paraît que l'on n'a plus rien découvert depuis.


Rolampont possède des carrières de marbre commun, qui y fut découvert dès la fin du dernier siècle. Il est assez grossier, veiné de rouge pâle, sur un fond gris et jaunâtre, terreux et terne, et d'un poli gras. Il a été peu exploité, quoiqu'on en ait fait quelques ouvrages peu délicats ; la difficulté de le polir l'a fait mettre de côté.



La même commune donne des carrières de tuf ou tuffeau, fort recherché pour la construction des cheminées et des murs de cloison. Le teffon espèce d'argile feuilletée, se rencontre dans bien des endroits, mais n'est d'aucune utilité, que je sache.


Le gypse à plâtre est commun à Hortes, à Vic, à Rosoy et ailleurs sur les limites du canton de Neuilly, mais on en trouve à peine des traces sur le territoire du dit canton.



J'en dirais autant de la pierre de sable dite vulgairement mollasse ou mouillasse ; elle se tire surtout des communes de Neuilly, d'Andilly, de Varennes, de Celle, etc. Peut-être en existe-t-il à certaine profondeur dans les territoires de Plénoy, de Poiseul, etc.


Quand à la pierre à bâtir, elle est assez commune, mais de qualité médiocre. Les carrières les plus estimées sont à Rolampont, à Neuilly sur le territoire dit de Champ-Blanche, et à Dampierre. C'est dans ce dernier village que l'on prend cette pierre dure qui sert à parer les écuries. Neuilly a fourni à divers reprise de la pierre pour paver ou macadamiser les routes, notamment celle de Sarguemines.



A Dampierre, se trouve une sorte de lignite ou de bois bitumineux. Les terres argileuses propres à la tuile et à la brique tous peu répandues dans le canton, mais elles se trouvent dans le bois de la Réserve, à Neuilly, où elles sont exploitées depuis trois siècles au moins.

Le salpètre abonde également dans notre canton notamment au chef-lieu, où des salpétriers ou fabricante de poudre sont venu plusieurs fois s'établir dans le XVIIIe Siècle.

Tout le monde connaît les eaux minérales et thermales de Bourbonne, à 4 lieux de Neuilly. Orbigny au Val, je crois possède une source dont l'eau ne peut servir à faire cuire les pois et autres légumes ; elle est donc minérale.

Les carrières de tuf situées à l'ouest de Rolampont sont remarquables par des cavités où l'on voit de nombreuses stalactites, longues et minces, qui sont tantôt groupées comme des tuyaux, et tantôt séparées ou croisées et produisant un effet charmant. Plusieurs sources s'échappent de ces carrières, et la limpidité de leurs eaux a fait donner au ruisseau qu'elles forment et au vallon qu'elles arrosent le nom de Belles-Ondes. Ces eaux sont chargées de chaux carbonatée et forment des incrustations sur les objets qu'on y dépose, à peu près comme la fameuse fontaine de St Allyre, à Clermont, en Auvergne.

Je ne répéterai pas ce que j'ai dit au chapitre de la Géologie sur la composition du sol de Neuilly ; je ferai seulement remarquer que plusieurs substances minérales enfouies dans les montagnes pourraient être d'une plus grande utilité, si l'on pouvait où si l'on voulait creuser ; mais en général les habitants préfèrent cultiver les champs que d'y chercher des carrières.

Ce n'est pas ni le lieu d'examiner le degré de fertilité du sol ; nous dirons quelque chose à l'Agricultures.