Documents : Histoire de Langres et ses environs

Extrait d'un recueil de notes nommé Histoire de Langres et des environs,comprenant un essai de l'histoire générale de Neuilly (tome 13), ecrit le 04 juin 1862

05 décembre 2005

Chapitre IV : Hydrographie

Hydrographie
Comprenant les lacs, les fleuves et les rivières
- Le canton de Neuilly ne contient aucun lac, ni même aucun étang qui, par son étendue mérite d'être mentionné. Nous rappellerons cependant qu'il s'en trouvait un autrefois entre Neuilly et Changey ; il a été desséché, mais son nom est resté à la contrée.( Peut être existait il encore en 1661).
- Nous signalerons ensuite, sur le territoire même de ce premier village plusieurs mares, peut être d'origine romaine, peut être aussi plus étendues autrefois, et qui sont connues aujourd'hui sous le nom de marchais, évidemment formé de celui de marais. Tels sont le marchais d'Oyères, le plus vaste de tous, et le marchais aux fèves.
- Notre territoire n'a pas de sources extraordinaires par leur abondance, mais on y en trouve beaucoup de petites. Un certain nombre d'entre elles ont servi à dénommer les triages où elles sont. Je puis nommer, par exemple, celles de Vivey (nom qui vient de viva aqua, eau vive), de la Fontaine au Tuilier, de Fontaine-Vaut Vin etc...
- Arrivons aux rivières. Celle qui arrosent le canton de Neuilly sont assez nombreuses et méritent une description spéciale. Nous avons déjà dit qu'elles ont trois directions différentes, à cause de l'élévation considérable du plateau de Langres. Nous commencerons par les affluents de la Saône, tributaire de la Méditérranée, nous verrons ensuite ce qui concerne la Meuse, tributaire de la mer du Nord ; et nous terminerons par la Marne, la principale du canton.
I - LA SAÔNE
I -- Le seul affluent de la Saône qui nous intéresse est l'Amance. Elle se forme de plusieurs petits ruisseaux qui sortent des territoires de Rançonnières, de Marcilly, de Montlandon, de Celsoy et d'Hortes ; mais la principale de ses sources est celle qui vient d'Andilly, à une très petite distance de Poiseul. L'Amance n'a que 20 Kilomètres de son cours dans la Haute Marne avant d'entrer dans la Hte Saône, mais elle traverse une vallée magnifique, riche surtout en vignobles estimés ; elle baigne Bourbonne et Fresnes.

II - LA MEUSE

La Meuse est un des six grands fleuves de la France, et même l'un des principaux de l'Europe, puisqu'elle a 700 km de cours jusqu'à la mer du Nord. Elle prend sa source, selon les cartes , sur le territoire de Bonnecourt, dans le canton de Neuilly, et sur ceux de Récourt la Côte et d'Avrécourt, aux confins du même canton, et selon l'expression de J César, ex monte Vogeso, qui est un finibus lin

III - LA MARNE

Cette rivière est une des plus grandes de la France car elle n'a pas moins de 470 km. C'est aussi la plus importante du canton de Neuilly, qu'elle ne touche que sur les territoires de Lannes et de Rolampont. Enfin, c'est la seul du département qui soit navigable, et l'on sait qu'elle va se perdre dans la Seine, à Charenton, près de Paris, après avoir pris sa source sur le territoire de Balesmes, au S. de Langres. Toutes les rivières du canton que nous n'avons pas encore nommées en sont tributaires. Voici la principales : La Treire, le Petit Lyé ou Vannoray, et le Grand-Lyé ou Val -de-Gris
-La Treire, un des principaux affluent de la Marne qui arrosent notre canton, prend sa source sur le territoire de Bonnecourt, ou elle alimente un moulin ; passe à Frécourt, où elle en met un autre en mouvement ; puis à Poulangy, et enfin près de Foulain où elle se jette dans la Marne après un cour de 22 Km ou environ 5 lieux.
- Le petit Lyé, ainsi nommé par G. Delisle dans sa carte de la Champagne, en 1713, porte le nom de Vannory dans celle de Jaillot en 1704 et celle de Sanson en 1679. Les cartes de Casini et du Génie ne lui en donnent aucun, que je sache sinon celui de rivière d'Orbigny-au-Mont. Elle prend en effet sa source sur cette commune, met en mouvement le moulin Gillette, puis descend à Orbigny-au-Val où elle rend les mêmes services, et où elle reçoit un ruisseau qui vient de Châtenay et de Lecey. Plus loin elle coule entre les fermes de Cordamble et Angoulevant à droite, et de Grange Marivet et de Grange Pioche à gauche ; enfin elle se jette dans la Marne auprès de Langres, après un cour d'environ 10 Km ou 2 lieux ¼.
- Mais de toutes les rivières du canton de Neuilly il n'en est aucune qui nous intéresse plus que celle qui traverse le territoire même de cette commune. C'est le Grand Lyé, appelé aussi le Val de Gris , la rivière de Neuilly, et le Poiseul. Examinons d'abord ces quatre noms.
- Le nom de rivière de Neuilly n'a pas besoin d'être expliqué ; c'est celui que les historiens, les géographes et les ingénieurs ont employé, quand ils ne connaissaient pas le véritable.
- Nous pouvons en dire autant du mot Poiseul, qui a été employé de préférence par M M.Badin et Quantin, dans leur Géographie de la Haute Marne (Paris 1847 in 12) Ce nom est évidemment celui du village où la rivière prend sa source ; ce ne peut donc être le véritable, à moins que l'on ne prouve que c'est la rivière qui a donné son nom au village, et il serait difficile de l'établir pour Poiseul.
- Quant à l'appellation de Val de Gris, nous avouerons que c'est celle qui est la plus ancienne connue et la plus fréquemment employée par les historiens notamment les auteur que je viens de citer, l'abbé Mathieu, dans la topographie du département (annuaire de 1808) M. TH. Pistollet de M.Ferjeux, dans ses recherches sur l'arrondissement de Langres. Ce nom existait dès le XVIe siècle, puisqu'il se trouve mentionné dans un acte de 1601 sous ce titre : le Vaux de Gry. Enfin, il est resté à une ferme et à un moulin, situé au delà de la route de Châlons, sur le territoire de Changey. Malgré tout cela, je n'ai rencontré le nom du Val de Gris sur aucune carte, ni ancienne, ni nouvelle.
- Reste donc le nom de Grand Lyé. Quoique ce nom soit totalement inconnu des habitants et que je ne l'ai rencontré sur aucun des titres que j'ai vus, je crois que c'est le vrai nom de notre rivière. Entre autres raisons qui justifient ce sentiment, je citerai les suivantes : 1e - il ne parait pas avoir été crée d'aprés quelque circonstance locale, comme ceux de Poiseul et de Neuilly et Val-de-Gris ; 2e - c'est le seul que j'ai trouvé employé sur les cartes, notamment sur celle de Deliste, dressée en août 1713 et par les écrivains, comme Hesseleim, en 1772 ; 3e il est appliqué par les mêmes geographes à la rivière d'Orbigny-au-Val, qu'ils appellent le petit Lyé. Quoi qu'il en soit de la réalité de mes conjectures, je ne vois pas quelle peut être la tymologie du mot Lyé, ainsi écrit.