Documents : Histoire de Langres et ses environs

Extrait d'un recueil de notes nommé Histoire de Langres et des environs,comprenant un essai de l'histoire générale de Neuilly (tome 13), ecrit le 04 juin 1862

16 décembre 2007

Chapitre VI - Météorologie

MÉTÉOROLOGIE

Grâce aux patientes remarques et notations du P. Magnier, nous possédons sur Neuilly-L'Evêque une suite d'observation qui embrasse 17 années, depuis 1816 jusqu'en 1832 ; quelques unes de ces années sont incomplètes ; les autres n'offrent pas de degré d'autorité et de précision qu'on exigerait si les observations eussent été faites ex-professo avec des instruments exprès. N'importe, elles sont toujours fort intéressantes, sinon fort utiles.

Il faut aussi remarquer que le P. Magnier n'a pas dressé lui même les tableaux que nous donnons plus loin ; il s'est contenté de marquer jour par jour les phénomènes de l'atmosphère, et j'ai déduit de là les tableaux en question.

Le docteur Robert, l'abbé Mathieu, Virey etc., m'ont fourni également des données précieuses, surtout pour les années 1806 à 1812. Leurs tableaux étaient même tout fait ; je n'ai eu qu'à copier

VENTS

Les vents d'hiver viennent de la Lorraine et des Vosges où commencent les neiges ; ils chassent
nos oiseaux de passages dès après la mi-septembre. La bise ce vent glacé du N-E, s'appelle vulgairement mademoiselle de Nancy.

Montlandon et les autres paries élevées du canton sont sujet à des vents assez piquants du N. et de l'Est, mais plus sec que ceux du S.O, qui règnent davantage vers Plésnoy.

Comme on le verra dans le tableau suivant, notre pays (langres) est surtout sujet aux vents d'O. et de S.

-Années----Nord----N.O---Ouest----S.O-----Sud-----S.E-----Est-----N.E

--1807------36------35------75------50------64------16------41------49

--1808------42------44------72------42------45------31------30------60

--1809------30------36------68------55------69------34------29------44

--1810------45------25------59------36------74------27------50------49

--1811------51------22------63------47------80------41------35------25

--1812------47------30------74------50------57------30------44------34


Ce tableau indique le nombre de jours de chaque année où chaque vent a dominé. Il y a une erreur d'un jour pour l'année 1807 et 1811 ; j'ai préféré la laisser que de la corriger de travers.

Quelques-uns des vents qui règnent sur le haut plateau de Langres sont quelquefois d'une violence prodigieuse, ils déracinent des arbres, enlèvent des toits, renversent parfois mêmes des édifices. Voici quelques faits de ce genre que nous avons pu constater dans nos recherches.

1781. 27 Février. Le jour du Mardi-Gras, un violent coup de vent renverse la croix de mission, placée au milieu du village, et emporte plusieurs toits de chaume.

1816. 01 Décembre. Vents du S. qui renversent plusieurs maisons ; le P. Magnier ne dit pas si c'est à Neuilly même ; c'était du moins dans les environs.

1822. 29 au 30 Mars. Un violent ouragan enlève plusieurs toits de Neuilly.

1825. 23 Avril et 25 Août, la même chose se renouvelle.

1826. 22 Mai. Il en fut de même.

1827. 23 Décembre. Un vent si violent se fait sentir pendant la messe, qu'on craignit que le clocher n'en fût renversé.

1828. 17 Juin. Un terrible ouragan enlève beaucoup de toits, arrache les chenevières, rompt plusieurs arbres, etc... On fut obligé de faucher les blés pour y semer de la navette, tant ils avaient été maltraités.

1832. Février. La croix de mission, plantée en 1829, est renversée avec son énorme piédestal en pierre de taille.

1848. Août. Un violents coup de vent courbe sensiblement la lourde croix en fer qui surmonte le clocher, et menace de renverser le clocher même.

184....... Un ouragan non moins puissant renverse le moulin à vent des Prés, bâti sur la plaine des moulins, puis rebâti au niveau de la rivière.

1841. 18 Juillet. Ce vent est un des plus fameux dans ces dernier temps. Il soufflait du S.-S.O. Son intensité croissante se trouve à son dernier période à Epinal entre 9 et 10h du matin. Il décima beaucoup d'arbres dans les forêts et coucha complètement les blés. Il faisait une chaleur âpre et forte qui donnait à cet ouragan quelque chose du mistral ou sirocco de la Provence et de l'Italie. Il enlève à Neuilly plusieurs toitures, entre autres celle des Soeur et renversa plusieurs cheminées.


BROUILLARDS

Pendant l'hiver, les brouillards ne sont pas rares à Langres, et les arbres sont quelquefois tellement couverts de givre que les branches rompent facilement. Il règne souvent aussi des brumes épaisses le long des vallons de la Marne.
Voici le nombre des jours brumeux mentionnés par le docteur Robert pour Langres.

1807 a eu en tout 45 jours de brouillard.

1808 a eu en tout 40 jours de brouillard

1809 a eu en tout 56 jours de brouillard

1810 a eu en tout 54 jours de brouillard

1811 a eu en tout 37 jours de brouillard

1812 a eu en tout 49 jours de brouillard

Il y a donc, en moyenne, 47 jours brumeux à Langres tous les ans. Nous avons peu de fait particulier à ajouter à ce tableau.

1845. 16 Octobre. A Langres vers huit heures du matin, brouillard très intense ; arc-en-ciel blanc bien visible.


PLUIE

Les observations du P Magnier, comprises entre les années 1816=1832 ne pouvaient porter que sur le nombre des jours de pluies, et point du tout sur la quantité d'eau tombée. Les observations des autres auteurs que nous citerons pour diverses localités, ne donnent pas non plus d'autres renseignements. Quoi qu'il en soit, voici d'abord ce qui ne regarde pas Neuilly directement


Virey estime que la moyenne annuelle du Bassigny est de 120 à 130 jours. Si l'on prend celle des chiffres précédents, on obtiendra 114 jours.

Voici maintenant le tableau des jour pluvieux pour Neuilly ; Les années douteuses ou incomplètes, que j'ai rétablies par des rapports de proportion, sont suivies d'un point de doute.




On voit qu'il y a une énorme différence entre le minimum, 90 jours, et le maximum, 218 jours. La moyenne de ces 14 années est de près de 138 jours, nombre qui ne diffère presque pas de celui que les météorologistes ont trouvé pour le climat vosgien, c'est-à-dire 137 jours.

Si maintenant nous répartissons les jours pluvieux par mois, nous trouverons encore une grande différence entre le minimum et les maximums.



Ce tableau donnait lieu à bien des réflexions ; mais il parle assez de lui même. Que ne pouvons- nous ajouter à ces documents la quantité annuelle de pluie. Le climat vosgien en donne annuellement 0 m 669, c'est-à-dire que si toute l'eau qui tombe en pluie, en Loraine, par exemple, restait sur la terre, elle y formerait une hauteur de 669 millimètres ou environ 2 pieds. Il est probable que la moyenne du canton de Neuilly approche assez de ce nombre, ce qui, joint aux tableaux précédents, le met parmi les contrées les plus pluvieuses de France.

C'est ici que nous placerons naturellement les inondations et autres accidents produit par la pluie ; nous les rangerons toujours dans l'ordre chronologique, sans remonter plus haut que le XVIIe siècle.

1650. 26 Juin au 2 Juillet. On descend à St Geômes, les châsses des St. Jumeaux, et à Langres, celle de St. Didier, de St. Grégoire et de St. Gengoul, pour demander la cessation des pluies, qui duraient depuis trois mois, empêchaient le grain de croître et causaient une extrême cherté. Le miracle fut notoire ; les pluies cessèrent, et mêmes la moisson fut avancée.

1692. 13 Aout au 19. Par mandement de Mogr de Simiane de Gordes, on fait dans tout le diocèse des prières publiques et l'on descend les mêmes châsses des St Jumeaux, en présence du corps de ville de Langres, à cause des pluies continuelles.

1703. Juillet. L'evêque de Langres fait la même chose pour de nouvelles inondations ou des pluies continuelles

1719 ? M. Petit-Jean, de Langres, vient à ce qu'il paraît constater à Neuilly que le sombrer avaient été entrainée dans les prés par une pluie déluvienne.

1725. Juillet. On expose à St Geômes les reliques des St Jumeaux pour demander du beau temps. Je crois pouvoir rapporter à cette année une supplique sans date des habitants de Neuilly à la chambre des Auler et des Tailles de Langres. On y voit : 1° que le jour de la relaissée des prés, la pluie à entraîné les sombres et les blés ; 2° que le 24 Août, à 4 heures après midi, une pluie mêlée de grêle a englouté tous les carénages ; 3° que dans la nuit du 29 au 30 Août, le reste des terres a été emporté ; 4° que depuis plusieurs années, toutes les bonnes terres ont ainsi été remuées et emmenées dans les fonds ; 5° enfin qu'il était survenu de grosses pluies, presque continuelles depuis le 12 ou 13 Mai jusqu'à la fin de Juillet.

1778. Mai. Une espèce de trombe, accompagnée de grêle, écrase les villages situés dans sa direction, savoir Melay, Rolampont, Poinsson-lès-Nogent, Andilly, Celles, Dampierre et Montlandon, etc... ; elle hache les vignes.

25 Octobre. Le P Magnier ne nous dit pas s'il a plu ce jour-là, si tristement mémorable en Lorraine par l'inondation connue sous le nom de déluge de St Crépin. A Epinal six ponts ont été emportés, 52 maisons renversées ; les eaux montères à 5 m ou 15 Pieds au dessus de leur niveau ordinaire. Ce déluge fut uniquement causé par les pluies de l'automne.

1792. Juin. Un orage épouvantable et l'un des plus désastreux dont on ait conservé le souvenir, ravage les départements de la Côte d'Or, de la Hte Marne, et de l'Aube. On écrit au Moniteur que plus de 16 villages de la Hte Marne ont été détruits, que l'eau montait à cinq pieds dans les maisons de Bussières, etc...

1798. 30 Mai. Voici le déluge véritable de Neuilly. Dans la nuit du 29 au 30 Mai, une inondation produite par les pluies répandit la terreur parmi les habitants de tout le canton, mais surtout à Neuilly, où elle emporta tous les ponts, les fontaines et les conduites ; des commissaires le constatèrent, mais ils ne purent estimer les pertes énormes causées dans les prés, les champs et les maisons. Les eaux formaient rivière dans les rues ; on aurait pu y naviguer ; enfin, une petite fille de 4 ans y fut noyée.

1815-1816-1817- Ces trois années ont été témoin des plus grandes, des plus abondantes pluies peut être qu'on ait vues depuis l'année 1030. Les pluies commencèrent dès le mois d'Octobre 1815 et durèrent jusqu'en janvier 1816. Elle reprirent ensuite avec une nouvelle force le 27 Mai et ne furent presque point interrompues jusqu'au 28 Mars 1817. Aussi, quelles calamités? Les prairies furent inondées plus de quarante fois ; le blé était encore en fleurs au mois de Juillet, et le raisin, au milieu d'Aout. Les seigles ne furent ramassés que le 8 Octobre ; on ne vendangea que du verjus, le 8 Novembre. La même chose à peu prés se renouvela pour 1817.

1821. 24 Décembre. Orage extraordinaire ; la pluie était tellement abondante, que trés-peu de personnes purent assister à la messe de minuit. A Bourbonne, le baromètre descendit brusquement à 26 pouces ou ........ millimètres.

1222. 19 Juin. Les Pluies furent si abondantes au Val-bert, au Grand et au Petit- Fayl, qu'elles entraînèrent une bonne partie des foins.

1823. 25, 26 et 27 Janvier. Dégel extraordinaire, qui cause une inondation désastreuse.

1824. Cette année a au plusieurs inondations. Le 13 Mai, débordement des rivières par suite d'un orage. Le 7 Octobre, une pluie diluvienne dure de 3 à 5 heures du soir et détruit en partie les semailles ; elle entraîne dans le ruisseau de l'Etang des pierres, de la boue, du sable en grande quantité ; elle comble de même les rutovis de Vauboulon, de Côté Tessier, du Val-du-Clôt, et engloutit le chanvre qui y rouissait. Enfin, du 26 Octobre au 11 Novembre, on n'a vu qu'une fois le soleil ; tout le reste a été des jours de pluie, qui ont même duré jusqu'à la fin de Décembre. Le ruisseau de Morteau surtout a inondé la rue du Breuil.


1825 . 2 Mars. Tous les ruisseaux et les rivières étaient débordés. Le 4 décembre a vu bien autre chose : après une pluie torrentueuse, l'eau de la rivière du Rupt-d'Orme passait sur le pont, qu'il fut impossible de passer de 4 à 6 heures. La pluie a ensuite continué 13 jours consécutifs.

1826. Janvier n'a pas eu une seule goutte d'eau, ce qui ne s'était pas vu depuis 40 ans.

1827. 15 Juillet, dimanche. La pluie tombe à verse de 1 à 3 heures et fait déborder les rivières, celle du Rupt d'Orme a touché aux maisons et a passé d'un mètre au-dessus du pont de la Petite-Rue ; elle a pénétré dans plusieurs maisons, entre autres dans presque toutes celles des rues Riannot et du Breuil ; dans quelques unes, elle monta à 4 ou 5 pieds, c'est-à-dire à un mètre et demi environ. Dans la rue du Mont même, le torrent approchait de la croix de mission. C'était 4 heures et demie quand on a pu chanter les vêpres.

1829. 27 janvier. Une pluie et un dégel subite enflent tellement le Grand-Lyé et les autres rivières, que Neuilly se voit encore inondé, surtout les prés du Breuil, la grande rivière, changée en un torrent impétueux emporte le pont des Gueux, sur la route de Sarreguemine jusqu'au Val-de-Gris.

1845. 18 juin. Sur les 4 heures du soir, une flaque d'eau extraordinaire tomba au levant du territoire de Neuilly et envahit subitement les prairies et le village ; l'eau coulait par torrent dans les rues Basses ; la plupart des ponts de bois furent entraînés ; l'eau pénétra dans un grand nombre de maisons et y causa des dégâts considérables.

1030. Pluies effrayantes, qui causent la famine durant trois ans.
-(J'ai transcrit 1030, mais cela me parais très bizarre...)

NEIGE

Nous avons donné ci-devant le tableau des jours où il à neigé à Langres en 1806-1812. Nous avons recueilli quelques faits relatifs à ce phénomène; nous allons les présenter ici, toujours selon l'ordre des temps.

1652. Mai. Une neige abondante et extraordinaire, tombée à la fin de Mai, cause une famine qui fait périr beaucoup de monde. A St Geômes, on descend les châsses des Sainte Jumeaux.

1770. 3 Mai. Il neige beaucoup durant plusieurs jours ; les seigles et la navette périssent ; 12 gerbes de blé ne donnent qu'une carte ; tout est très cher.

1772. 21 avril.

1823. 17 Janvier. Il était tombé tant de neige, que dans certains endroits, il y en avait jusqu'à 1m 33 ou 4 pieds d'épaisseur. Tous les chemins étaient obstrués ; on ne pouvait sortir des maisons qu'après s'être creusé un passage.

1824. 3 Mars. Jour des Cendres, une couche de neige, haute dans quelques endroits de deux mètres, couvre le sol du canton de Neuilly et des cantons voisins. Plusieurs voyageurs y furent ensevelis, entre autres la veuve Girardot, de Marcilly, qui revenait de Langres, et qui mourut au Champ-Nant. Le 2 Avril, cette neige. Le 2 Avril, cette neige était aussi abondante, et beaucoup plus incommode, car un vent violent la transportait au loin.

1829. 6 Janvier. Neige si abondante, que le sieur Cl Beuvignon et sa femme, Catherine Pelletier, de Bonnecourt, ont été ensevelis durant la nuit et y sont restés morts en revenant de Varennes ; ils n'étaient plus qu'à ¼ de lieu de leur habitation.

1836. 4 Mai. Il tombe de la neige à Neuilly ; la veille même, il avait gelé fortement.

1849. Décembre. La neige s'élève à deux pieds (67 cm) dans certains endroits ; un soldat y fut enseveli dans les environs de Dancevoir.

1853. 15 Février. Il neige si abondamment et si subitement, qu'il est impossible de parcourir la campagne ; on en a vu jusqu'à 4 pieds (1m33) dans certains fonds. Deux habitantes de Marcilly qui revenaient de Langres, y sont étouffées entre Neuilly et Poiseul.

ORAGES


La contrée où se trouve Neuilly est une des plus sujettes aux orages ; elle vient immédiatement après les Vosges, où ils paraissent encore plus communs.

Le retour du printemps, dit Virey, est ordinairement accompagné d'orages, et surtout de grêles. La plupart viennent du N.E. et s'étendent jusqu'en Bourgogne, à travers le Monssaujonnais.

Après avoir recueilli toutes les notations d'orages faites par le P Magnier, nous pouvons établir pour Neuilly les résultats suivants.




La moyenne donnée par ces treize années est un peut plus de 18 orages; mais je ferai remarquer que ce nombre est plutôt trop faible que trop fort. Du reste voici le nombre de jours d'orage notés en 1806-1812 par les auteurs que j'ai déjà cités.



Ici, la moyenne n'est que de 15, mais cela vient de ce que les observations ont noté à part les jours de tonnerre, les jours d'orage et les jours de grêle, tandis que le P Magnier a tout compris cela sous le nom général d'orages.

Après avoir vu les orages année par année, nous pouvons les classer mois par mois, en prenant la moyenne relative à chacun de ces mois. Nous constaterons par là qu'ils sont beaucoup plus communs au printemps et en été qu'en automne ou en hiver. Bien entendu que ces résultats sont pour Neuilly et son canton.

Novembre ne voit jamais d'orage ......................................0,00
Février n'en voit que 12 en 100 ans donc..........................0,12
Janvier ...................................................................................0,25
Décembre ..............................................................................0,30
Mars .......................................................................................0,45
Octobre ..................................................................................0,45
Octobre ...................................................................................1,15
Avril ........................................................................................1,40
Septembre..............................................................................1,60
Mai...........................................................................................2,55
Juin .........................................................................................3,25
Juillet ......................................................................................3,25
Août.........................................................................................3,55


Il nous reste à parler maintenant des orages les plus remarquables qu'ont offerts nos contrées. La liste en sera longues, d'abord parce que nous la ferons remonter jusqu'au XVI Siècle ; ensuite, parce que nous réunirons ici tout ce qui a rapport au tonnerre, à la grêle et aux autres phénomènes qui accompagnent les orages, excepté les inondations, dont nous avons déjà parlé.

1535. 10 Novembre. On éprouve à Langres et dans les environs un ouragan furieux, suivi d'un tremblement de terre qui répand l'épouvante parmi les habitants. Je ne sais si cela doit s'entendre d'un orage ou d'un coup de vent ; dans tous les cas, ce serait le seul orage que j'aie trouvé en Novembre depuis trois siècles.

1647. ? Une grêle d'une grosseur prodigieuse tue à deux reprises plusieurs personnes à la campagne ; elle cause de grands ravages dans les villes et les villages de Langres.

1654. 1er Août. Un ouragan furieux ravage les mêmes contrées ; un grêlon de 7 livres et demie est ramassé prés de La Ferté-sur-Aube.

1682. ? La foudre tombe sur la cathédrale de Langres, et, chose singulière, soude les chaînons d'argent de la lampe du choeur.

1760. 26 Mai. Reine Noirot, âgée 19 ans, est tuée du tonnerre en Fressot.

1775. 11 Juin. Le tonnerre tombe sur le clocher d'Arbigny (es-ce celui de la Hte Marne ?) et tue du même coup trois sonneurs et quatre enfants refugiés sous la tour.

1778. 10 Avril. Pierre Martin ou Pierre Boisselier domestique de Jean Simonnel, est tué du tonnerre, à 3 heures, à la tête-du-Sacq.

1778. Mai. Ce mois est témoin d'un orage de pluie désastreux : une espèce de trombe, accompagnée d'une grêle extraordinaire, écrase Melay, Rolampont, Poinson-les-Nogent, Andilly, Celles, Dampierre, Montlandon etc... ; elle hache les vignes.

1781. 27 Février. Le jour du Mardi-Gras, il fait du tonnerre, des éclairs et un vent impétueux, que personne n'ose sortir de sa maison ; la croix de mission est renversée, et plusieurs toits de chaume emportés.

1781. 7 Juin. Le tonnerre tombe sur une huilerie à Bannes et y met le feu ; trois autres maisons sont consumées : l'église, la cure et la maison de la dîme auraient eu le même sort sans les prompts secours des habitants de Neully ; les pompes de Langres sont arrivées trop tard.

1784. 21 Mai. Un arrêt du Parlement de Paris homologue une ordonnance du bailliage de Langres qui défendait de sonner les cloches pendant les orages.

1792. 8 Juin. On écrit au Moniteur la relation d'un orage épouvantable, qui a détruit 16 villages dans la Hte Marne ; le tonnerre a tué plusieurs personnes ; il y avait 5 pieds d'eau dans les maisons à Bussières, et 4 pieds de grêle dans certain endroit. Ce dernier fait, parait dénaturé : c'est sans doute 4 pouces qu'il faut lire.

1806. 15-16 Juillet. Le tonnerre gronde avec fracas, et tombe su Langres.


1806. 28 Juillet. La foudre éclate également sur Montlandon et y allume un incendie.

1807. 29 Mai. En un quart d'heure, la plupart de nos campagnes sont complètement ravagées par la grêle, qui ne fait pas moins de dégâts dans les cantons de Bains, de Darnay, etc... Dans les Vosges ; des maisons sont renversées, des arbres aussi ; 30 pièces de bétails écrasées etc ...


1819. 27 Août. Le tonnerre écrase un poirier au climat dit la Perouse, mais il épargne une femme qui était dessous.


1821. 24 Décembre. Orage extraordinaire, qui empêche la plus grande partie des habitants d'assister à la messe de minuit. A Bourbonne, il fit descendre brusquement le baromètre à 26 pouces.


1822. Cette année est la plus orageuses peut être depuis un siècle. Nous l'avons déjà mentionnée plusieurs fois pour des faits isolés que nous allons réunir ici. Le 29-30 Mars, plusieurs toits sont enlevés. Le mois de Juin voit jusqu'à treize orages. Le 19 Juin les foins sont entraînés par une inondation au Valbert. Le 13 Septembre un orage court dans la direction du N. E., arrive jusqu'à Epinal, et se termine par la chute d'un aérolithe à la Baffe, prés de cette dernière ville ; le tonnerre avait tué prés du bois d'Hortes, sous un arbre, Nic. Guillaumot, de Montlandon. Les 5, 26, et 29 Juillet furent témoins d'orages non moins désastreux pour les Vosges ; nous n'avons eu que des pertes médiocres, mais nos infortunés voisins ont éprouvé, par la grêle du 29 (l'orage venait du S. O.) des pertes évaluées à 1 822 270 f. Le 4 Octobre offrit pour nous un orage sans exemple de mémoire d'homme ; le tonnerre gronda sans interruption de 5H à 6¼ du soir : non, mon cher lecteur, dit le P Magnier, les octogénaires n'ont jamais vu une journée d'orage semblable à celle d'aujourd'hui.

1824.7 Octobre. Pluie torrentueuse qui détruit les semailles, cause des inondations, etc... ; la grêle était énorme.

1825. 23 Mai. Le tonnerre tombe sur un noyer prés de la maison de Didier Déchanet, à Bonnecourt, et en transporte au loin quelques éclats.

1827. 3 Juillet. Le tonnerre tue une fille à Torcenay

1828. 17 Juin. Orage effrayant et désastreux, qui éclate sur Neuilly; il s'étendait sur plus de 40 lieux de pays, mais s'arrêtait juste au moulin de Poiseul. A Langres les grêlons étaient souvent gros comme des oeufs, aussi y eut-il des milliers de vitres cassées. A Neuilly, ils étaient comme des noix, et cassèrent aussi les carreaux de l'église et beaucoup d'autres, pendant que M. le Curé récitait la Passion ; beaucoup de toits sont enlevés, d'arbres renversés, et de chènevières arrachées. Dans sept communes des Vosges, les dégâts occasionnés en ce jour par la grêle ont été évaluées à 252 821 Fr., dont 136 500 pour la seule commune de Dompierre, arrondissement de Neufchâteau.

1829. 24 Juin. Le feu du ciel occasionne l'incendie de trois maisons à Trois-Champs ; la même chose arriva au Fays-Billot ; Les dégâts considérables sont causés par la grêle dans les Vosges. Le 9 Avril dernier, il en était tombé de grosse comme des noix sur le bois de la Réserve.

1830. 24 Mai. La même chose arrive encore ; dans les Vosges, les contrôleurs des contributions directes ont constaté des dégâts pour 152 326 Fr. dont la moitié dans l'arrond. de Neufchâteau, et l'autre, dans celui de Remirmont.

1834. 29 Juillet. Cet orage est un des plus désastreux que l'on ait éprouvés dans ce siècle. A défaut de faits positifs pour le canton de Neuilly, Je citerai les dégâts relatés pour le dépt. des Vosges, notre voisin ; ils montèrent à 308 179 Fr ; seulement pour les 15 communes visitées. C'est bien dommage que je ne puisse pas offrir de chiffres pour le canton de Neuilly.

1845. 28 Juillet. Il tombe dans la nuit, entre onze heures et minuit, une grêle si forte, qu'elle dévaste les blés et les carémages, de manière à ôter tout espoir de récoltes en certains endroits. Dans le village, elle était grosse comme des noix et cassa plusieurs carreaux. On prétend que les anciens ne s'en rappelaient point de semblable.

1846. 18 Mars. On remarque comme un fait extrêmement rare qu'il ait tonné pendant qu'il tombait une neige épaisse à Langres et à Neuilly.

Autre phénomènes atmosphériques

Il est certains phénomènes, beaucoup plus rares que les précédents, ce qui ne sont pourtant pas inconnus dans nos contrées. Malheureusement ils n'ont pas été notés avec soin, ni observés avec attention, de sorte qu'on est obligé de les quêter dans divers recueils. Voici ceux que j'ai pue découvrir et qui ont bien pu arriver à Neuilly, ou du moins dans quelques parties du canton. J'y joindrai certains faits curieux, qui dépendent aussi en quelque chose de l'atmosphère, comme des récoltes précoces, etc.

1816. Les blés étaient encore en fleur à la fin de Juillet ; ils n'ont été complètement rentrés que le 8 Octobre.

1819. 4 Août. Le chanvre avait 7 pieds (2m 30) à Epinal, on mangea du pain de blé nouveau le 24 Juin (id. 1420, 1525, 1540, à Epinal)

1822. 22 Juin. On moissonne déjà les seigles ; le 3Juillet, tous les carémages étaient déjà fauchés ; le 6 Octobre, les souris ravagent les gerbes sur les planchers

1823. 23 Juillet. Les Raisins, encore en fleurs, périssent

1825. Du 6 Mars au 24 Avril, on n'a pas une goutte de pluie.

1826. Janvier n'a pas une goutte d'eau, chose unique depuis 40 ans.

1827. 22 Juillet. On apporte à Marcilly du raisin mûr, cueilli sur l'Amance ; c'était du fil d'argent.

1828. 8 Octobre. Vendanges si abondantes, qu'on rendait huit Sous la hottée de raisin.

1831. 7 Janvier. Aurore Boréale, vers les 7 heures du soir ; le ciel était d'un rouge si ardent, que dans le communes voisines, on crut au feu ; ceux de Langres coururent à leurs pompes, mais ils n'ont pas tardé à êtres désabusés.

1811. 16 Mais. On aperçoit à Langres, à 8 ¼h du soir, un globe de feu qui traverse l'atmosphère. Il était suivi d'une queue lumineuse tournée du côté de Langres, tandis que le globe était tourné vers le N. N-O., il éclate avec grand bruit, en causant de la terreur à beaucoup d'habitants.

1845. 16 Octobre. A huit heures du matin, il régnait un brouillard très intense, sur lequel se dessina un arc-en-ciel blanc très visible.

1778. Mai. A l'article pluie, nous avons cité une trombe ou une espèce de trombe, arrivée dans notre canton.

1827. 25 Octobre. Aurore Boréale des plus belles, distinguée dans les Vosges ; le P Magnien ne l'a pas mentionnée. elle a cependant dû êtres aperçue à Neuilly.

Mentionner toutes les éclipses totales visibles à Neuilly