Documents : Histoire de Langres et ses environs

Extrait d'un recueil de notes nommé Histoire de Langres et des environs,comprenant un essai de l'histoire générale de Neuilly (tome 13), ecrit le 04 juin 1862

21 janvier 2007

CHAPITRE V - Climat et Température

1) Climat, Température
Les savants qui ont étudié la climatologie de la France placent le canton de Neuilly sous le climat Vosgien, qui est le plus rigoureux de tous.
Nous avons l'avantage de posséder un grand nombre d'observations relatives, à cet article,les unes sur le département de la Haute Marne, par l'abbé MATHIEU ; d'autres par le Docteur Robert, de Langres, sur Langres même ; quelques unes par VIREY sur le Bassigny ; et enfin, beaucoup d'autres sur Neuilly même, par M. MAGNIER, ancien maître d'école ; celles-ci n'ont pas un caractère scientifique. Nous avons aussi puisé quelques indications anciennes dans les chroniques du pays.

2) Hauteur Barométrique
On sait que le mercure du baromètre s'abaisse à mesure que l'on s'élève dans l'atmosphère et qu'il indique par là la pression atmosphérique. Sur le bord de la mer, qui est le point de départ, il se maintient à une hauteur moyenne, diminuant cependant à mesure qu'on se rapproche de l'équateur, comme on le voit dans le tableau suivant :
A Marseille le baromètre est à 762,(millim.)14
à la latitude d'Avignon à 762,02
à la latitude de Paris à 761,41
à la latitude de Dunkerque à 760,49
Cela posé, voyons quelle est sa hauteur pour nos contrées. La moyenne, à Langres est de 715 millimètres, mais voici le tableau du maximum et des minimum observés durant une période de sept années.





Ces résultats applicables au canton de Neuilly jusqu'à un certain point, ne sont pas rigoureusement exacte ; d'abord parce que les observateurs les avaient donnés en pouces et lignes, que j'ai convertis en millimètres ; ensuite, parce que j'ai négligé ou forcé les fractions de millimètre, pour avoir des nombres plus ronds.

On se rappelle que Langres est à 473 mètres au-dessus de la mer ; Chaumont n'est qu'à 340 m, et Neuilly à 350 environ.

3) Température

Le plateau de Langres, où se trouve Neuilly, est un des pays de France où le climat est le plus rigoureux. Les observations thermométriques nous manquent pour Neuilly même, mais nous en avons un certain nombre pour Langres et le Bassigny. Voici d'abord celles du climat Vosgiens ou du N.E

Hiver, moyenne probablement ------------0°,60 centigrade
Été, moyenne probablement--------------18°,60

Pour toute l'année -------------------------9°,60

On voit que si nos hivers sont rigoureux, nos étés sont également plus chauds que la moyenne des autres parties de la France, proportionnellement aux hivers.

Voici maintenant les observations directes qui concernent Neuilly ou les environs.

Le P. Chrysologue de Gy, capusin, devenu, après la révolution, membre de la Société libre d'Agriculture, sciences et arts de Besançon, etc. fit avec un thermomètre de son invention des expériences nombreuses sur les Alpes, le Jura et les Vosges. En voici quelques unes :

Au plus bas d'une échancrure dans la montagne entre Marcilly et Neuilly, la température moyenne de juillet est, à 341 m de 23°80 C. Au sommet de la montagne de Montlandon (390m) 16°62 C. A Hûmes, sur les bords de la Marne 10°56 C.

Je crains que ces résultats ne soient pas trop exacte, en voici d'autres pour une période de sept ans.

Années ---------- Minimum ----------- Maximum--------- Moyenne de toute l'année-

-1806--------- 7 Mars -10°0----------- 14-Juillet,-30°00 -------- -----------?

-1807-------- 11 Décembre- 09°58----- 13 Juillet, -- 30°00------------- 10°,00

-1808-------- 22 Décembre-15°00----- 26 Juillet -- 31°25 ----------------8°,11

-1809-------- 18 Janvier-12°11--------- 17 Août-- 25°60---- -------------6°,25

-1810-------- 21 Février -14°40--------- 29 Août-- 27°50- ---------------6°88

-1811-------- 01 Janvier- 13°10--------- 08 Juin,19,29 Juil-- 28°12--------7°50

-1812-------- 01 Jan. 12xbre--------- ---11°88- 27 Juillet -- 27°50-------- 7°50

L'année 1806 à été observée à Chaumont, les six autres à Langres. En regardant ces dernières comme terme de comparaison, on verra que la moyenne la température dans nos pays est d'environ 7°70 C tandis que pour toute la France il est de 12° à peu prés.

Si je voulais me servir des chiffres ou des faits généraux relatifs aux hivers et aux étés de la France, je pourrais donner de longues listes de ce genre, mais je me bornerai à mentionner ceux qui intéressent nos localités en particulier. Je ne remonterai pas plus haut que le XVII e siècle.

4) Chaleurs remarquables

1706. Les prières publiques sont ordonnées dans le diocèse, et les châsses des saints jumeaux sont descendues à St Geosmes, à cause d'une grande sécheresse survenue pendant l'été.
1776. Juillet? -------- Une sécheresse extrême se fait sentir à Neuilly ; aucun des moulins à eau ne pouvait moudre, et il n'y en avait qu'un à vent ; Jean FEBURE fait alors monter un moulin à cheval. Epinal env. 35°.
1776. 5 Novembre.---- On fait une grande procession à la croix des Marchais d'Oyères, pour la destruction des rats, des souris et des insectes. Le temps était aussi chaud, et la poussière aussi fine qu'au mois d'août
1782. 26 Juillet ----- Le thermomètre monta jusqu'à 37°½ à Nancy ; il n'a guère dû être moindre à Neuilly, qui appartient au même climat.
1793. Cette année est celle où le thermomètre a marqué les plus fortes chaleurs. A Paris, par exemple, il est noté, à l'ombre, à 38°40 C, le 8 Juillet, et à 37°30, le 16 Août .
1802 08 Août . A Paris, encore, on constate jusqu'à 36°4 .
1807 13 Juillet. D'après le Docteur ROBERT, Langres en ce jour-là 30°C de Chaleur ; mais Strasbourg en a eu jusqu'à 35°80 ; et c'est son maximum de 1806 à 1834.(Epinal 14 Juillet 34°)
1808. 26 Juillet . Langres à une chaleur de 31°25 ce qui est une des plus fortes qui y aient été constatées : plusieurs personnes sont mortes dans les champs sur les Javelles.
1822. 4 Juin . Les Chaleurs très fortes commencent à se faire sentir, si bien que la moisson des seigles s'ouvrent dès le 18, et celle des blés, dés le 24.Le 9, on a 34° à Épinal.
1822. Octobre, Novembre. Ces deux mois jouirent d'une température tout à fait exceptionnelle ; le premier ne vit qu'un seule gelée blanche , le 26.
1824. 18 Juillet. La chaleur fut si forte que plusieurs personnes moururent, à la moisson, dans les champs entre autres le buraliste de tabac de Prâlay.
1825. L'été fut très chaud et très orageux ; le thermomètre monta à 36°10, le 3 Août à Metz, et à 34°60 à Genève ; à 36°20 le 1er Août, à Paris ; et à 36°50 le 1er Juillet à Epinal.
1842. Cette année figure aussi parmi les plus chaude on a eu 37°20 à Paris.

A suivre, cela devient très intéressant....Je vous parlerai du froid qui va venir...(1806-1812)




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